VTT de descente, soyez prudents; titre le Dauphiné libéré du 4 août. Analyse.

Nous avions déjà parlé d’accidentologie dans ce blog, ici. Nous avons été agréablement surpris que le Dauphiné Libéré se penche sur la question en ce dimanche 4 août. L’article apporte des éléments intéressants, même s’il cède parfois aux clichés…

On passera rapidement sur l’accroche un peu trop racoleuse « la moindre chute peut se solder par une catastrophe » … Oui, comme dans votre escalier ou dans votre baignoire…

 

Première partie : la parole aux secouristes et aux hôpitaux

Les secouristes, le PGHM et l’unité iséroise de la CRS des Alpes parlent d’une même voix : le nombre d’accidents augmente, et certains sont graves. Ils expliquent cela par plusieurs choses:

  • le nombre croissant de pratiquants
  • la vitesse importante atteinte par certaines vététistes accidentés
  • le manque d’équipement de protection de certains pratiquants
  • une mauvaise évaluation des risques par les vététistes
  • certaines stations qui ne font pas l’effort de se sentir concernées par la sécurité.

Nous sommes d’accord en tous points… Toutefois, pour être complètement objectif, on aurait aimé que l’article évoque le nombre de descentes qui se passent sans le moindre souci, ainsi que le fait que l’essentiel des chutes est sans gravité… Il est légitime de pointer du doigt une accidentologie qui augmente, mais peut être pas au prix de faire peur au lecteur, qui ne dispose pas d’une info complète…  A la décharge du Dauphiné, il faut dire qu’il n’existe pas d’information globale et fiable sur le sujet. Mais tous les vététistes ne finissent pas à l’hôpital, loin s’en faut.

Une bonne gamelle, ça arrive même aux meilleurs. Ici le multiple champion du monde de descente Samuel Hill.

 

Deuxième partie : la parole aux exploitants

La journaliste s’est rendue aux 2 Alpes et à l’Alpe d’Huez, deux stations qui accueillent beaucoup de vététistes de descente. Les exploitants des 2 stations mettent en avant leurs efforts en matière de sécurité : prévention, signalétique, respect de la norme, et utilisation du « bon sens » pour tracer les pistes. Pour expliquer les accidents, ces exploitants mettent en avant deux autres phénomènes en plus de ceux cités plus haut :

  • le nombre croissant de vététistes qui filment leurs exploits, ce qui les incitent à aller plus proche de leurs limites, ou au delà.
  • le fait que la descente soit « un sport de haut niveau et qui fait appel à une technique particulière qui ne s’improvise pas ».

Autant le premier point ne souffre aucune contestation, le second point interpelle. Oui la descente peut être un sport de haut niveau, mais pratiqué sur des vraies pistes faciles (et il faut reconnaître que beaucoup de pistes vertes en station ne sont pas réellement très faciles), il ne requiert que les bases de la pratique du vélo. Nous sommes cependant d’accord que pour profiter des pistes en toute sécurité, un complet débutant en VTT ne devrait pas s’essayer sans se faire accompagner d’un moniteur.

 

Attention aux fausses pistes vertes…

 

Alors?

On comprend la nécessité de répéter un message sécuritaire, mais pourquoi ces messages sont ils systématiquement exagérés ? Pourquoi le VTT de descente est il systématiquement présenté comme une discipline élitiste ?

Alors, continuons de diffuser un message sécuritaire et des conseils (comme l’a très bien fait d’ailleurs le Dauphiné en marge de l’article) mais équilibrons le message avec les réalités suivantes : le VTT de descente peut aussi être très facile, sûr et ludique, pour peu qu’on s’en donne les moyens !

 

 

Et puisque les gamelles ne sont pas qu’un sujet sérieux et sont souvent sujettes à la rigolade, voilà une petite vidéo pour se détendre, sur fond musical « Mein Fahrrad » ce qui veut dire « mon vélo » en allemand. Des chutes en vélo donc, dans toute leur diversité !

 

Mein fahrrad – Chutes de vélo par limiri1