Le VTT représente-t-il un potentiel touristique sous-exploité?

Voici une analyse d’un article publié il y a un peu plus d’un an sur un site de veille touristique canadien, à propos de l’utilisation touristique du « Vélo de montagne » comme disent les québécois. Un contenu intéressant, mais qui suscite des commentaires.

Voici un lien vers l’article ici.

Malheureusement ça commence très mal : la première partie qui présente les disciplines du VTT tombe dans le cliché du VTT de descente dangereux, rapide, sur des pistes défoncées…et du XC (Cross Country) moins extrême…

Face au matraquage incessant de cette idée reçue, il n’y a qu’une réponse possible : le matraquage avec le message correcteur suivant : le VTT descente, oui, ça peut être extrême, mais ce n’est pas seulement ça ! On peut faire de la descente doucement, sur des pistes lisses, sans que ce soit dangereux. Il suffit juste de le vouloir…

De beaux sentiers de VTT en Amérique du Nord!
Photo : Gilles Morneau

Ironie du sort, le site officiel français veilleinfotourisme.fr a publié un lien vers cet article, dont l’aperçu est constitué du début du texte, avec tous ces clichés. Pauvres lecteurs français, c’est déjà rare qu’on parle de VTT et de tourisme ensemble en France, donc lorsque cela arrive, c’est dommage de lire cela… Mais heureusement, on est des lecteurs sérieux et on va jusqu’au bout!

L’article décrit ensuite le vététiste Nord Américain. Il ressemble au Français (âge moyen, un relatif bon pouvoir d’achat, capable de se déplacer assez loin pour trouver de bons sentiers). En proportion, on apprend toutefois que les vététistes canadiens sont moins nombreux qu’en Europe : (2 millions ayant pratiqué au moins une fois le VTT au cours de la dernière année, pour une population totale de 33 millions d’habitants, soit environ 6%. En France, c’est 7 millions, pour 60 millions d’habitants, soit environ 11%).

L’article parle ensuite d’un aperçu de l’offre, en station et hors station. L’approche est très centrée sur le Québec, elle reste partielle  mais permet d’avoir un aperçu de la variété de ce que propose le Québec en matière de pistes VTT en tous genre, et de bike parks. Les problématiques principales auxquelles font face les aménageurs lors du développement de ce genre de sites sont évoquées (environnement, cohabitation, sécurité… tiens, ce ne serait pas comme chez nous ?), laissant sous entendre le message suivant : développer une offre touristique de vélo de montagne, cela nécessite un vrai savoir-faire.

En fin d’article, il est évoqué que « les lieux qui ont misé sur le vélo de montagne et ont développé une offre intéressante en récoltent aujourd’hui les fruits ». Le top, cela aurait été que l’on sache ce que cela veut dire « récolter les fruits ». Selon les porteurs de projets, on imagine que ça ne veut pas dire la même chose… Les promoteurs privés des stations de ski sont sans doute focalisés sur la rentabilité financière (Mont Sainte Anne, Bromont par exemple…), les municipalités davantage intéressées par le développement d’une activité et le bien être de la population (East Hereford par exemple). Au milieu, il y a le système intéressant des Coopératives, comme à la Vallée Bras du Nord : Projet collectif qui doit être viable économiquement, mais dont l’unité de mesure de la réussite n’est pas la rentabilité financière.

Eh oui, la réussite d’un projet VTT n’est pas une notion simple... son échec non plus, d’ailleurs!

L’article de veilletourisme.ca a finalement du mal à aller au fond des choses, faute de sources : aujourd’hui, il est très difficile de trouver, en nombre, des documentations fiables à propos de la réussite ou de l’échec touristique de projets VTT. Vous en avez? Vous souhaitez en témoigner? Contactez-nous!